J’ai une
fâcheuse tendance à toujours vouloir mélanger les genres. Des fois
cela plaît, des fois non. À l’origine, j’étais en train
d’écrire un texte qui se passait à l’époque de la Révolution
et qui empruntait des éléments au mythe de Cthulhu de H.P.
Lovecraft, mais le texte ne fonctionnait pas très bien. Dans la même
période, je suis retombé sur des articles sur la série Captain
Harlock (Albator en VF), cela correspond à la sortie d’un remake
en images de synthèse au cinéma. Le côté ombrageux du personnage
principal m’a toujours amusé, en outre c’est probablement le
personnage le plus « poseur » jamais créé (sa cape flotte
alors qu’il est sur le pont d’un vaisseau spatial, il y a
forcément un gros ventilateur hors champ, et puis la barre de bateau
pirate pour piloter son navire, c’est tout pour la frime) et je me
suis mis à imaginer ce qu’il pourrait donner en 1789. Finalement
je n’ai pas gardé Albator, mais ses antagonistes dans la série de
1977, les sylvidres, qui se sont changées en dryades dans la
Vindicte du Corbeau. Partant de là, j’ai pensé que détourner
certains codes du cyberpunk (les prothèses qui augmentent l’être
humain en particulier) serait amusant et je voulais aussi avoir des
scènes de duel à l’épée : les Mousquetaires Noirs sont nés
ainsi. La Nouvelle-France et la présence en arrière-plan de
Lafayette viennent de la restauration de l’Hermione qui a fait les
gros titres de l’actualité. Qui plus est disposer d’un « grand
méchant » (utilisable dans des suites éventuelles) qui ne soit
pas l’incarnation du mal absolu permettait de briser avec la
tentation du manichéisme.
J’ai fini
le manuscrit en décembre 2016, je savais que Fabien Lyraud allait
lancer sa maison d’édition, il connaissait certaines de mes
nouvelles et il n’était pas rebuté par ma tendance à mixer les
genres. Je lui ai donc soumis mon manuscrit qui est devenu la
Vindicte du Corbeau.