On laisse la parole à Antoine Lencou.
Il y a une dizaine de jours, Fabien m’a demandé de rédiger la genèse de « Du sang et des larmes ». Tout de suite, je lui ai répondu : désolé, je ne sais pas, je ne m’en souviens pas…
Car il faut que je vous avoue un truc : j’ai écrit ce roman il y a un paquet d’années. Bien sûr, avant de le soumettre, je l’ai retravaillé et remis au goût du jour, mais le fait est que ma mémoire n’a pas vraiment conservé sa genèse. D’ailleurs, il est possible aussi que rien d’extraordinaire n’ait motivé sa rédaction…
Si certains ne peuvent commencer la phase d’écriture que lorsqu’ils ont un plan détaillé avec chaque scène, chaque interaction, moi pas. La plupart du temps, je pars d’une impression, une idée, une trame plus ou moins étoffée. Parfois, une seule image suffit pour que l’envie d’écrire se fasse. Après, je laisse les connexions se faire, les personnages prendre de l’ampleur et guider l’histoire. Souvent, je me fais surprendre moi-même par la fin !
Ado, j’ai dévoré des dizaines de livres des auteurs de l’« âge d’or », les Asimov, Van Vogt, Hamilton, Clarke, Sprague de Camp, Franck Herbert, Gérard Klein, Barjavel, Philippe Curval et bien d’autres. Tous m’ont donné le goût des grands espaces, de l’aventure, de l’étrange, l’envie d’écrire mes propres histoires.
À cela se mêle ma curiosité pour l’astronomie et la paléontologie qui, finalement, sont deux disciplines pour répondre à la même problématique : qui sommes-nous, où allons-nous ?
Il y a la fascination de la mort aussi. Dans ma bio, je m’en amuse, car le hasard (ou pas, ;-) ) fait que je m’appelleLencou. Écrit différemment, il ne signifie pas moins que la faucheuse bretonne, celle qui collecte les défunts dans sa charrette.
Du sang et des larmes est un peu tout ça. L’envie de décrire l’univers d’un homme, un militaire qui ne maîtrise pas tout à fait son existence, son destin, qui se laisse prendre par les événements et qui souvent les subit. La trame qui relie ces quelques pans de vie est venue après, le dénouement final aussi.
Et je vais vous livrer un scoop, que même mon éditeur ne connaît pas : l’année dernière, en le retravaillant, j’ai retiré lesdix lignes de la fin. Sauf qu’elles changeaient quelque peu les choses en fait, ces dix lignes ! Un jour, peut-être, selon mon humeur, je les remettrais.