vendredi 28 septembre 2018

La genèse de la Voie de l'exilé.

Loïc Lendemaine nous explique la genèse de son roman.

Le roman La Voie de l'Exilé m'a accompagné pendant tant d'années qu'il est difficile d'en faire la genèse. Je crois que tout a débuté à la fin du collège. Ma famille venait de déménager, j'arrivais dans un nouvel endroit, sans connaître personne. Petit, j'avais dévoré des "classiques" tels que Dumas, les contes du Graal. J'aimais donc déjà beaucoup l'Histoire. Et là, dans cet environnement inconnu, j'ai fait une rencontre qui a changé mon imaginaire: Julien J. Il m'a jeté sans ménagement dans la marmite de la Fantasy en me faisant tester le jeu de rôle: D&D, Hawkmoon, Elric, et beaucoup d'autres. Deux ans après, j'avais lu pas mal de titres de littératures de l'imaginaire, entre Moorcock, Lovecraft et plus encore. Forcément, ça m'a marqué, et beaucoup influencé. J'ai donc commencé à écrire mes propres textes, mais surtout, j'ai posé les premières pierres du monde de Maen, dans lequel se déroulent les aventures du Comte d'Estrilles. Je me souviens que la toute première scène écrite n'a que très peu changé depuis sa rédaction: il s'agit de la rencontre entre Gabriel et Ragnar, il y a maintenant presque 20 ans!

Collège et lycée ont donc passé, et je suis entré à l'université, dans une filière linguistique. Cet élément a également joué sur la construction de Maen. La Voie de l'Exilé était toujours en chantier, une éternelle chimère qui n'avançait que peu. Ces études de langues m'ont permis d'internationaliser le récit: adieu la langue unique. Comme dans la vraie vie, il fallait que les personnages rencontrent plusieurs langues sur leur route. Je me suis donc plongé dans les entrailles du vieil-anglais pour le transposer à l'Empire d'Ayslart, pour donner un côté mystérieux et brute aux incantations de Twelf-Siex (d'ailleurs, les noms des Sans-Visage sont des chiffres en vieil-anglais!). Puis la rencontre d'une amie finlandaise, mais suédophone de naissance, Lindamaria, m'a donné l'idée de m'inspirer des Eddas scandinaves pour faire réciter des poèmes à Ragnar... en Suédois. Lindamaria m'a été d'une très grande aide en ce sens, puisque c'est elle qui a traduit ces morceaux de texte en Suédois!

Tout était donc maintenant en place. Je n'avais plus qu'à imbriquer les morceaux les uns aux autres pour finaliser le récit. Personnages, lieux, langues, images, tout a été retravaillé pour en faire un récit cohérent. La carte du monde a été maintes fois redessinée pour correspondre aux modifications de l'histoire. Et puis finalement, un jour, tout s'est terminé. Le point final de ce roman a été posé. Je ne sais pas quel sentiment a alors dominé en moi, entre la satisfaction d'en avoir terminé avec ce texte qui m'avait mangé tant d'années, ou bien la frustration d'avoir terminé en sachant que bien des choses pouvaient encore être améliorées. L'éternel débat de l'écrivain, je crois.

Que dire de plus quant à cette genèse? Tout roman est une somme d'expérience, qui se nourrit du vécu de son auteur. La Voie de l'Exilé n'y fait pas exception. Ce texte a grandi en même temps que moi, s'est développé, perdu, retrouvé, pour enfin devenir ce qu'il est aujourd'hui. Peut-être était-ce mon propre rite d'initiation?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire