C'est un appel à textes de Pulp Factory qui m'a donné l'envie d'écrire Kraken Krak. La maison disait recruter dans certains genres SF populaires spécifiques, dont les méchas. Sans être un grand spécialiste, je connais un peu Evangelion, Patlabor ou Gundam, et je roule sans hésitation pour le Tekkadan. C'était une occasion à saisir.
Par ailleurs, je sortais de plusieurs romans longs et compliqués, dont un sur les enfants-soldats qui avait réclamé des mois de recherches peu joviales. Je voulais changer un temps de style et de méthode de travail. J'ai donc pris au mot la raison sociale de Pulp Factory et j'ai fait du cosplay d'écrivain populaire, soucieux de divertir, fier de son métier, mais contraint de publier cinq volumes par an pour payer la réparation de son chauffe-eau 1870 réformé 1918 et les croquettes de son bâtard à poils ras. Je me suis donc astreint à un régime de travail intensif, tôt le matin au café, tard le soir au cognac, et j'ai raconté en deux mois l'histoire du 13e Groupe de Combat Mécha. Kraken Krak est mon premier vrai pulp, écrit dans le souvenir des bouquins de SF aux couvertures flamboyantes qu'on trouvait encore dans les relais de presse des gares de mon enfance.
Tel qu'il est, j'espère qu'il plaira au lecteur – ou qu'il lui déplaira franchement : si un bouquin irrigué au whisky breton fait bâiller, il ne me reste plus qu'à changer de métier, ce qui pourrait mener à un coup d'État ou à un nouveau groupe de jazz fusion.
Vous êtes prévenus.