jeudi 7 décembre 2017

La genèse de "la vindicte du Corbeau"

Philippe Deniel vous explique la genèse du roman.

J’ai une fâcheuse tendance à toujours vouloir mélanger les genres. Des fois cela plaît, des fois non. À l’origine, j’étais en train d’écrire un texte qui se passait à l’époque de la Révolution et qui empruntait des éléments au mythe de Cthulhu de H.P. Lovecraft, mais le texte ne fonctionnait pas très bien. Dans la même période, je suis retombé sur des articles sur la série Captain Harlock (Albator en VF), cela correspond à la sortie d’un remake en images de synthèse au cinéma. Le côté ombrageux du personnage principal m’a toujours amusé, en outre c’est probablement le personnage le plus « poseur » jamais créé (sa cape flotte alors qu’il est sur le pont d’un vaisseau spatial, il y a forcément un gros ventilateur hors champ, et puis la barre de bateau pirate pour piloter son navire, c’est tout pour la frime) et je me suis mis à imaginer ce qu’il pourrait donner en 1789. Finalement je n’ai pas gardé Albator, mais ses antagonistes dans la série de 1977, les sylvidres, qui se sont changées en dryades dans la Vindicte du Corbeau. Partant de là, j’ai pensé que détourner certains codes du cyberpunk (les prothèses qui augmentent l’être humain en particulier) serait amusant et je voulais aussi avoir des scènes de duel à l’épée : les Mousquetaires Noirs sont nés ainsi. La Nouvelle-France et la présence en arrière-plan de Lafayette viennent de la restauration de l’Hermione qui a fait les gros titres de l’actualité. Qui plus est disposer d’un « grand méchant » (utilisable dans des suites éventuelles) qui ne soit pas l’incarnation du mal absolu permettait de briser avec la tentation du manichéisme.

J’ai fini le manuscrit en décembre 2016, je savais que Fabien Lyraud allait lancer sa maison d’édition, il connaissait certaines de mes nouvelles et il n’était pas rebuté par ma tendance à mixer les genres. Je lui ai donc soumis mon manuscrit qui est devenu la Vindicte du Corbeau.